Double Dragon sur Master System Jeu Video

A la fin des années 80, la borne d'arcade Double Dragon ne désemplissait pas. C'était un peu avant Final Fight puis le monstrueux Street Fighter 2. Autant dire donc que les jeux de baston réalistes étaient rares. Mais Double Dragon fut l'un des premiers du genre.

Son ambiance sonore léchée avec ses bruits de coups maousses, le fait de jouer à deux en même temps, ses prises et sa violence lui doivent son succès même si le sujet était complètement nul (retrouver sa fiancée kidnappée). Un tel succès attisa les convoitises. La licence fut rachetée par tout un tas déditeurs pressés de convertir le jeu sur la plupart des machines domestiques de l'époque. Ce que fit Sega pour sa Master System. Le jeu fut d'ailleurs mis très en avant à cette période puisqu'il s'inscrivait dans une campagne de publicité vivant à promouvoir la SMS en Europe aux côtés d'autres hits comme Shinobi ou Thunderblade. Allait-on avoir encore un monstre comme les deux jeux précédemment cités ? Pas vraiment.

Les graphismes déçoivent d'emblée. On a droit à des versions SD des personnages, à savoir «grosses têtes et petits corps». Surtout les boss. C'est très laid. On dirait un combat de catch entre nains ! Les ennemis sont très souvent les mêmes. Les décors aussi sont moches. Répétitifs, très peu détaillés, on s'ennuie vraiment à les traverser. L'animation est très mauvaise. On ne comprend rien à ce qui se passe pendant les combats. On touche croyant avoir loupé, on loupe pensant avoir touché. Parfois, on fait une prise de la mort sans savoir comment on y est arrivé. Comme dans le jeu original, on peut ramasser des armes mais là aussi, c'est mal foutu. Par exemple, la batte de base ball fait plus penser à une petite matraque et lorsque notre neuneu la fait tournoyer, on croirait surtout qu'il exhibe un phallus surdimensionné par rapport à sa taille (ndlr : quel poète). C'est nul. Et ça clignote un max ! Les sprites s'entrecroisent, se chevauchent. Argh ! L'audio est réduit à sa plus simple expression. On retrouve tout de même les thèmes du jeu d'arcade.

Un ratage complet et intégral qui s'est tout de même vendu comme des petits pains. On a tous louché sur la boîte au moins une fois à l'époque, espérant retrouver les sensations de l'arcade à la maison. Fous que nous étions ! Alors on va dire que la SMS n'avait pas les reins assez solides pour accueillir un tel jeu. Faux ! la NES était bien plus faible et elle pondit un Double Dragon 2 de toute beauté et très jouable. Ici, ce n'était pas la Master System qui était nulle, mais les programmeurs.

Ce jeu est bien en mode 2 joueurs mais on meurt trop vite.